Sélectionner une page

Toxicomanie DZ

 
Le 26 juin de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues qui, au-delà de la commémoration symbolique, se veut une occasion de repenser les politiques nationales et internationales de lutte contre ce fléau.

La planète compte en effet plus de 240 millions de consommateurs d’amphétamines, de cocaïne, de cannabis, d’hallucinogènes, etc. En 2010, l’enquête épidémiologique nationale ( UMRL ) a révélé que 2.5 % de la population ont expérimenté au moins une drogue durant leur vie.

Le cannabis, cultivé presque partout dans le monde (Maroc en étant le premier exportateur mondial) reste la drogue de prédilection. Dans le monde, entre 130 à 190 millions de personnes en fument au moins une fois par an, encore que ces paramètres ne sont pas très éloquents en termes d’addiction, ce terme est utilisé aujourd’hui pour tous les comportements dont il est difficile de se libérer (dépendance), alors qu’ils menacent la santé et dégradent les liens familiaux et sociaux. Il peut s’agir de la consommation de substances (tabac, alcool, drogue), mais parfois de comportements sans prise de substance (jeux d’argent, jeux vidéos…) qui deviennent des passions envahissantes et destructrices.

Si le cannabis est perçu et catégorisé comme une drogue «douce», la consommation des drogues de synthèse, plus dangereuse, gagne du terrain. Le nombre total de personnes usant de stimulants de type amphétamines est estimé entre 30 et 40 millions environ. Il aurait dépassé le nombre de consommateurs d’opiacés et de cocaïne réunis. Un vrai signal d’alarme.

Des produits nouveaux apparaissent sans que pour autant les anciens disparaissent. Triste bilan des derniers chiffres de la consommation en forte hausse dans la plupart des pays. Allons-nous vers une société de plus en plus addictogène ? On connait désormais les conséquences néfastes sur la désocialisation d’abord et sur la santé ensuite de la toxicomanie. Des fumeurs habituels de cannabis présentent des maladies mentales comme la schizophrénie ou la paranoïa. L’ecstasy entraîne des troubles cardiaques…

L’addictologie est une spécialité à part entière, elle n’est pas enseignée dans le cursus médical en France, les médecins spécialistes dans cette discipline sont nombreux, de même que pour les tabacologues, naturopathes, psychanalystes et sexologues, la discipline reste méconnue des médecins généralistes ( rares sont les FMC qui abordent le sujet ), le nombre de psychiatres qui sont un maillon dans la chaîne de la prise en charge, n’atteignant pas les 500 à l’échelle national et dont une grande partie exercent à titre privé, encore faut-il le dire, que la prise en charge de la toxicomanie s’étend au-delà de la simple prescription, seulement 2 centres de cure sont opérationnels, un peu plus de 30 CISA fonctionnent actuellement avec des équipements insuffisants et parfois inexistants (de sports, loisirs, relaxation, ergothérapie …), des psychologues peu ou pas formés en addictologie, en somme, reste beaucoup à faire pour améliorer la qualité des prestations de soin.

Néanmoins, de nombreux efforts ont été accomplis en information, gratuité des soins comme principe fondamental dans la politique des soins, séminaires de formation de policiers, de spécialistes soignants, visites d’étude dans les centres étrangers, rencontres avec la société civile et prochainement en structures avec introduction des TSO dans le cadre de la politique de réduction des risques. En 2014, 18870 personnes ont été traitées, environ 300 000 consultants pour consommation problématique, les saisies de drogue de plus en plus importantes ( 211,5 tonnes de cannabis saisie en 2013 et 182 tonnes en 2014 ), ceci témoigne des efforts consentis par les services de lutte, mais aussi des quantités de plus en plus importantes de drogue qui transitent à travers le pays. Et pourtant, la consommation ne cesse d’augmenter et des sites d’information médicale poussent la sonnette d’alarme.

La toxicomanie qui est un refus de la vie, s’apparente aux conduites suicidaires. Elle nous invite à réfléchir sur les modèles que la société propose à sa jeunesse et à l’accueil qu’elle lui réserve.

Il n’y a pas de remède miracle. Le problème est ailleurs. Le seul vrai remède aux inadaptations que révèle la toxicomanie serait d’améliorer la communication au sein de la société et, à tout le moins, d’atténuer la distance, la rupture entre les adultes et les jeunes. En bref, de leur donner l’espérance, de leur proposer un avenir.
Reste qu’il faut, en l’état de notre société, mettre en œuvre tous les moyens dont nous pouvons disposer lorsqu’ils ont fait la preuve ailleurs de leur efficacité, Le Japon n’est pas un pays réputé pour être un grand consommateur de drogues, qu’elles soient douces ou dures. Il doit ses bons résultats en partie à des campagnes de sensibilisation efficaces, et ce dès le jeune âge (BD, dessins animés, chaînes de TV thématiques éducatives pour enfants …).

J’exprimerai un vœu compte tenu de l’augmentation incessante de la toxicomanie chez les jeunes c’est que soit organisée une grande concertation nationale publique relayée au niveau local qui réunirait pouvoirs publics, médecins spécialistes, responsables de centres de soins, magistrats, policiers, douaniers, élus locaux, associations et responsables d’éducations. Cette mobilisation nationale permettrait sans nul doute d’avancer quelques propositions précises d’une action que les pouvoirs publics s’engageraient à mettre en œuvre, « Création d’un centre national de référence ( prise en charge, recherche, et enseignement … ) au niveau d’Alger serait plus que souhaitable, une unité mobile pour les interventions de proximité serait la bienvenue ». Les adultes ont le devoir de tout tenter, de tout initier, de tout faire pour délivrer les jeunes de cet univers dévastateur.

Ces jeunes, et notamment les plus fragiles d’entre eux, manquent de l’essentiel, c’est-à-dire de repères et de valeurs à partir desquels il est possible de se construire et de se garder. Ceux pour qui la drogue est un recours, signifient plus ou moins clairement qu’ils cherchent à travers elle une espérance dans un monde devenu « flou » et inquiétant, où rien ne paraît plus assez certain pour valoir la peine d’être défendu.

Compte tenu de l’ampleur de ce phénomène dans de nombreuses sociétés du monde , y compris nos sociétés arabo – musulmane, et la présence d’un ciblage clair pour les jeunes, en particulier les moins de 18 ans, qui sont un terrain fertile, surtout s’ils ne sont pas à l’abri familialement, socialement, et culturellement, et qui sont poussés par leur amour de l’aventure.

Nous invitons donc, tous les professionnels à relayer ces informations auprès du plus grand nombre. Chacun d’entre nous est susceptible d’être confronté aux conduites addictives, pour soi-même ou pour un proche. Mieux nous les comprendrons, mieux nous agirons.
Tant qu’il y’a une demande, il y’a toujours quelqu’un (un dealer) qui va répondre, Les enjeux sont donc importants: débanaliser les premières consommations des jeunes pour mieux les prévenir, expliquer les dangers et les interdits, repérer et intervenir le plus précocement possible, réduire les dommages, changer de regard sur les consommateurs (jeunes, moins jeunes, insérés ou en situation de précarité…) afin de mieux répondre à leurs besoins, et parce qu’il ne peut y avoir de prise de conscience sans connaissance, et parce que l’information est le premier niveau de la prévention, se préparer donc à un problème avant qu’il ne survienne, et à prendre toutes les mesures nécessaires pour y faire face , dans la conviction qu’il vaut mieux prévenir que guérir, ainsi les mots clés du site sont :

« Comprendre, Prévenir, Inciter aux soins »

Poser une question

 
La première chose à faire si vous souhaitez vous attaquer à une dépendance, que ce soit pour vous-même ou pour une personne que vous connaissez, c’est d’en parler à un médecin, vous êtes ici libre de poser vos questions, même les plus gênantes, en toute confidentialité.

Bien que ce service ne remplace pas le fait de consulter son médecin en personne, lequel pourra évaluer plus précisément le problème, prescrire des médicaments et donner des conseils plus personnalisés, il est destiné à fournir des informations utiles sur les drogues à ceux qui ont le sentiment de n’avoir personne à qui parler, vous aider, vous soutenir et vous conseiller en toute impartialité.

Nous espérons que ceci sera la première étape du processus de guérison.